L’ONU retire le cannabis de la liste des drogues les plus dangereuses
Le 12 décembre 2020, l’ONU a décidé de suivre certaines recommandations de l’OMS et a retiré le cannabis de la section IV de la convention unique des stupéfiants. Quelle est la portée de cette décision, en particulier sur le CBD, une molécule de plus en plus reconnue et appréciée pour ses qualités ?
La décision de l’ONU sur le cannabis
Jusqu’à fin 2020, le cannabis et sa résine étaient classés par la Commission des Stupéfiants des Nations Unis (CND) dans l’annexe IV de la convention unique sur les stupéfiants qui date de 1961. En clair, le cannabis était considéré comme un stupéfiant doté d’un potentiel d’abus forts, présentant des effets nocifs importants et sans valeur thérapeutique notable.
Le CND a revu sa position le 12 décembre 2020 en reclassifiant le cannabis en section I. Même si le vote qui a conduit à ce choix a été particulièrement serré (27 voix pour, 25 voix contre et une abstention), cette décision marque la reconnaissance du potentiel médical des cannabinoïdes. Les scientifiques du CND ont ainsi suivi les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cette dernière, devant le développement croissant de la consommation de CBD au niveau mondial, s’était en effet penchée en 2019 sur les différentes études scientifiques disponibles sur les cannabinoïdes. L
es récentes découvertes sur le chanvre et ses dérivés ont ainsi conduit l’OMS à demander la reconnaissance du potentiel thérapeutique du cannabis et donc à demander son retrait de la classification sur les stupéfiants.
Quelle conséquence pour le CBD ?
Cette évolution de la position de l’ONU a une portée symbolique importante même s’il reste encore du chemin à faire avant que les bienfaits du CBD soient réellement reconnus. Les instances internationales sont tout d’abord connues pour leur inertie et la lenteur de leur prise de décision. Cela faisait ainsi plus d’un siècle que le cannabis était avant tout considéré au niveau mondial comme une drogue sans aucun intérêt médical ! L’ONU décourageait en particulier l’utilisation de cannabis et de sa résine à des fins thérapeutiques.
La récente décision du CND autorise désormais l’utilisation du cannabis pour la fabrication de médicaments au même titre que des substances comme l’opium ou encore la morphine. Reste que la décision de l’ONU laisse tout de même un goût d’inachevé pour les défenseurs du CBD. La CND n’a en effet pas suivi toutes les recommandations de l’ONU. Cinq de ses propositions ont ainsi été rejetées, dont celle de ne pas considérer le CBD comme un stupéfiant.
La reconnaissance au niveau mondial des qualités thérapeutique du cannabis est néanmoins un premier pas important vers la démocratisation et la légalisation du CBD. C’est un signal positif à la fois en direction de la recherche sur les vertus du CBD et en direction des patients qui trouvent dans le cannabidiol une solution efficace et sans danger pour retrouver un mieux être et soulager certaines douleurs. D’autant plus que plusieurs autres décisions récentes vont dans le même sens, celui de la reconnaissance du CBD pour ses qualités et son innocuité.
Il y a par exemple la récente décision de la cour du justice européenne, qui a indiqué qu’un état membre ne peut interdire la commercialisation du CBD produit dans un autre état en l’absence de données scientifiques prouvant sa dangerosité. Ces différentes prises de positions aussi bien au niveau mondial qu’européen devraient conduire nombre de pays à revoir à terme leur législation sur le CBD.
SOURCES
Recommandations de l’OMS sur le cannabis : https://www.who.int/publications/m/item/ecdd-41-cannabis-recommendations
Positions du CND sur le cannabis : https://www.unodc.org/documents/commissions/CND/CND_Sessions/CND_63Reconvened/Press_statement_CND_2_December.pdf